Ne pas rester coincées...
Saint-Pol de Léon, c'est aussi la chapelle du Kreisker, séparée de la cathédrale par une courte rue. Au moins, maintenant, c'est bien clair dans ma tête : il ya DEUX édifices. Et ce n'est pas le clocher de la cathédrale le plus haut...
Je ne sais quelle folle audace nous a pris, mais nous sommes montées jusqu'à la plateforme du clocher, juste au-dessus des gargouilles.
Si l'intérieur de la flèche est impressionnant, la vue panoramique l'est encore plus...
Tu aperçois, entre autre, la cathédrale flottant sur une mer de toits d'ardoise.
Dans ses écrits, l'ami Abgrall qualifie volontier le Kreisker de plus beau clocher de l'univers. Difficile de relativiser, cette partie de la Bretagne, longtemps éloignée des axes de communication, étant peu mentionnée dans les grands pélerins littéraires. Flaubert, déjà peu emballé par la campagne alentour, qu'il juge "d'une tristesse froide" et d'une "teinte morne", trouva le Kreisker vu de loin parfaitement à son goût, mais il lui sembla s'enlaidir à mesur qu'il s'en approchait au point de n'être qu'une église comme toutes les églises.
Et puis, tu t'aperçois que Saint-Pol est sur une péninsule et que la mer est présente un peu partout...
Mais surtout, tu te demandes comment tu vas bien pouvoir redescendre de là...
Car, si la montée a été laborieuse, la redescente est, elle, complètement flipante.
C'est-à-dire que ça coince au niveau des épaules (et tu vois nos gabarits respectifs...), que les marches, fort hautes et usées, sont moitié plus courtes que nos pieds (que nous n'avons pas si grands que ça) et que les sources de lumières sont... rares. Dans l'intervale, tu tatonnes dans la pénombre, invectivée par les personnes qui souhaitent monter et qui attendent...
Une fois de retour sur le plancher des vaches nous nous sommes précipitées dans une librairie. Ouf !