Parce que la couture des morceaux de jersey sur le tableau prend du te et que le moral réclame un résultat de positif à (très) court terme, je m'amuse avec un petit leporello. Chaque volet ne fait que 7 centimètres sur 7. Après avoir vu défiler une vingtaine d'artistes de la région venus travailler un projet d'expo collective d'oeuvres de ce format, pourquoi ne pas s'y coller aussi ?

Mais que c'est petit petit petit ! D'abord compulser une pile de vieux magazines pour y collecter les personnages de moins de 7 centimètres.

Les décalquer et les reporter sur le dépliant.

Et remplir au stylo.

Heureusement, j'ai de l'aide.

Sympa et rapide à faire, à peine trois petites heures. Je recommencerai, mais avec un fond derrière les personnages. N'oublie pas de coudre le tableau, quand même !

Quand la coque du téléphone de Kilip tombe en lambeaux, on remplace le sky par de la toile à reliure...

...et la voilà comme neuve !

Je le soupçonne d'avoir voulu ressembler à mon mignon téléphone rouge ! (Quelle mauvaise langue a suggéré que, peut-être, il pourrait être exposé dans un musée ?)

Les découpages de papier kraft ont été épinglé sur des chutes de tissus noir, du jersey précisemment, pour l'élasticité. Des vieux Tshirts, à vrai dire.

Et les voici épinglés sur la jute.

Au verso, ça domme une forêt piquante. Fixer tout ça va être sympa...

Découper des gabarits pour les zones claires...

(mais si, souviens-toi, elles sont en jaune sur le dessin)

...gommer les têtes...

...et coller à la place les morceaux de carte routière. Et maintenant, attendons que ça... sèche !

Quelle prise de tête pour trouver des zones qui correspondaient à ce que je voulais, à savoir évoquer un réseau veineux,  comme sur un écorché anatomique. Oui, comme sur les planches de l'Encyclopédie de Diderot ! J'avais à ma disposition un gros atlas routier en état de décomposition avancé. Dommage qu'il n'y ait pas eu toute l'Europe, j'aurais mis Szeged et la Tisza !

Une fois découpé le gabarit, lui trouver la place idéale...

...et tracer les contours.

Terminer le décor...

...ou l'art d'utiliser les craies grasses qui trainent depuis des années dans le placard à crayons de couleurs.

Il y en a même avec des têtes de Mickey. Si.

Laissons la toile du jute de côté le temps de préparer les silhouettes.

J'avais mis de côté une photographie du programme du théâtre de Lorient, sans trouver le fond adéquat. Cette fois, ça colle bien, reste à s'en dépétrer.

Un peu casse-tête à reproduire sur un morceau de kraft de plus d'un mètre 40...

...mais le résultat est plausible. Euh... On fait comment, maintenant ?

C'est l'histoire d'un (grand) morceau de jute récupéré il y a 6 ou 7 ans, à la suite d'un projet réalisé par Groona au collège. La toile, épaisse et rigide, avait été peinte en blanc et maculée de tâches de couleurs vives. Je l'ai retournée et clouée sur un chassis. Les bords sont irréguliers et frangés à souhait. Le tout gondole fortement.

Repris et abandonné à plusieurs reprises, le fond s'est enrichi de divers papiers collés puis arrachés, peints, décolorés, repeints...

...le tout disparaissant partiellement derrière une fine couche le blanc. Ce n'est pas flagrant sur la photo, mais les textures restent visibles. On voit par endroits la toile grossière alors qu'à d'autres la surface est lisse et brillante.

C'est sensé représenter un vieux mur lépreux, à la peinture écaillée. Mais si, mais si...

La hauteur ? 140 cm.

Quelques traits blancs de dernière minute ont finalement été effacés. Le tout est vernis à la bombe. Surprise ! C'est du vernis brillant. Autrement dit, on voit plus que des reflets.

Une couche de lazure par dessus pour faire bonne mesure. Re-surprise ! C'est de la lazure couleur pin. Mais la couche est si fine que ça ne jauni pas vraiment.

Et le rituel final, l'accrochage. Le triptique a fondu pour ne devenir qu'uniptique ou monoptique ou... ou... un tout seul, tandis que le p'tit nouveau se prend pour un écran au dessus de l'écran. C'est que le dit écran géantissime par rapport au précédent venait masquer le triptique. Après avoir envisagé de le découper, voire d'y ménager une fenêtre, le bon sens a voulu qu'on change simplement de format de tableau...

Oùsont passés les deux autres volets du pont Vauban ? Ceci est une autre histoire...

Toutes les silhouettes ont été longuement ombrées au stylo bille...

...avant d'accentuer le relief du fond posé à la spatule avec du brou (toujours, du brou) et de l'acrylique noire. L'instrument clé ? Le pschitt à eau (et la serpillère, mais pour une autre raison).

Puis attendre que ça sèche. C'est toujours un peu la même histoire...